Arrivée la période des budgets prévisionnels, c’est le jeu des traditionnels paris sur les augmentations de salaires attendues pour l’an prochain. Premier à se lancer : le cabinet de conseil en stratégie de rémunération, People Base CBM, qui semble guère optimiste, si ce n’est pour les récompenses individuelles.
Augmentation de salaire 2015 : que faut-il espérer ?
Serez-vous augmenter l’an prochain et de combien ? Eh bien, les employeurs ne prévoient pas d’allouer plus de 1,8% aux augmentations (en incluant celles accordées à tous les salariés et celles attribuées à titre individuel), à en croire une récente étude publiée par le cabinet spécialiste des rémunérations, People Base CBM, qui propose, par ailleurs, d’ estimer si vous êtes payer à votre juste valeur sur Capital.fr . Ces chiffres tombent encore plus bas quand il s’agit des seules augmentations générales (hors récompenses individuelles) qui ne devraient pas dépasser 0,84% en 2015, contre 1,08% l’an dernier et 1,45% il y a deux ans.
Pour établir ces pronostics, People Base CBM a épluché les fiches de paie de 455.000 salariés et sondé 436 entreprises entre le 13 octobre et le 7 novembre dernier. Depuis les trois dernières années, les augmentations de salaires n’ont jamais dépassé 2%, période de restrictions budgétaires oblige. Et la tendance ne devrait pas s’améliorer l’an prochain. « La dégradation de la conjoncture avec des perspectives de croissance en baisse et un taux d’inflation très bas ont provoqué un nouveau ralentissement important », justifie Cyril Brégou, fondateur de People Base CBM.
Augmentation de salaire : historique sur 3 ans
Avant d’accorder des augmentations, près des deux-tiers des employeurs sondés prennent en compte le niveau de l’inflation. Pour cette année, ils ont tablé sur un taux de 0,77%, contre 1,15 % l’an dernier, et 1,75% il y a deux ans, ce qui limite d’autant le montant des primes allouées. « Avec le risque de déflation, la notion d’augmentations salariales destinées de couvrir l’inflation est en train de disparaître », prévient Cyril Brégou. Résultat : une entreprise sur deux se contentera des augmentations minimales, par exemple celles qui sont imposées par les conventions collectives, une éventuelle revalorisation du Smic ou une politique imposée au niveau groupe. Rien de plus !
La bonne nouvelle (tout de même), c’est que les sociétés ne sont plus que 6% à annoncer un gel des salaires, contre 11% l’an dernier. Toutes disent vouloir accorder des augmentations individuelles aux plus méritants. « Cela confirme la tendance à la forte individualisation des rémunérations », commente Cyril Brégou. Il est alors possible de décrocher en moyenne 2,55%.
Sandrine Chauvin
Capital.fr