Un nouveau millésime sous le signe de la prudence

Comme chaque année à l’automne, le cabinet de conseil PEOPLE BASE CBM a conduit son enquête nationale sur les prévisions d’augmentations de salaires pour le prochain exercice. Réalisée en octobre 2025, cette nouvelle édition consacrée à l’année 2026 intervient dans un contexte bien différent de celui des années précédentes : une inflation retombée à des niveaux plus « normaux », un ralentissement économique, un climat politique tendu et un marché de l’emploi qui se dégrade progressivement.

Dans ce paysage moins porteur, les directions générales et les directions des ressources humaines sont confrontées à une équation délicate : continuer à attirer et retenir les talents, préserver le pouvoir d’achat, respecter les contraintes légales et conventionnelles, tout en maîtrisant une masse salariale qui reste souvent le premier poste de dépenses de l’entreprise.

C’est précisément pour les aider à arbitrer ces choix que PEOPLE BASE CBM publie, année après année, son enquête sur les prévisions d’augmentations de salaires. L’édition 2026 s’appuie sur les réponses de plusieurs centaines d’entreprises, de toutes tailles et de tous secteurs, représentant plus de 650 000 salariés sur l’ensemble du territoire français. La profondeur de ce panel fait de cette enquête un outil de référence pour comprendre les pratiques du marché et anticiper les décisions à venir.

Une enquête de référence, dans la continuité des années précédentes

L’enquête sur les prévisions d’augmentations de salaires 2026 reprend le même cadre méthodologique que les éditions précédentes, de manière à garantir une comparabilité fine dans le temps. Le questionnaire, diffusé par voie électronique, a été renseigné par des professionnels des ressources humaines, des responsables rémunérations / compensation & benefits et des dirigeants d’entreprise. Les répondants sont notamment interrogés sur leurs prévisions d’augmentations globales, c’est-à-dire la combinaison des augmentations générales et individuelles, sur la part respective de ces deux composantes, sur l’impact de l’inflation et des contraintes réglementaires ou conventionnelles, ainsi que sur l’existence éventuelle d’enveloppes dédiées aux rattrapages ou à des populations spécifiques. Le fait de s’appuyer sur cette trame inchangée depuis de nombreuses années permet de replacer les résultats de 2026 dans une perspective de plus long terme et de distinguer les tendances structurelles des phénomènes conjoncturels.

2025 : une première rupture par rapport aux années d’envolée

Avant de se projeter sur 2026, l’étude revient d’abord sur ce qui s’est passé en 2025. Après plusieurs exercices marqués par des hausses très significatives, sous l’effet conjugué de l’inflation, des tensions sur le marché de l’emploi et des rattrapages post-crise sanitaire, l’année 2025 a constitué un premier tournant.

Les entreprises avaient communiqué, à l’automne 2024, des intentions d’augmentations sensiblement plus dynamiques que celles observées aujourd’hui. Or, dans la réalité, les augmentations effectivement versées se sont révélées sensiblement plus modérées. Cet écart entre prévisions et réalisations traduit un changement de ton : davantage de prudence, des réajustements en cours d’année et un pilotage plus serré des budgets salariaux.

Ce premier décalage a servi de signal faible. Il indique que la phase des « années d’envolée », caractérisée par des augmentations très généreuses et parfois exceptionnelles, semble désormais derrière nous. 2025 marque ainsi l’entrée dans une phase de normalisation des hausses salariales.

2026 : des prévisions d’augmentations en voie de normalisation

Pour 2026, l’enquête confirme et amplifie cette inflexion. En moyenne, les entreprises interrogées prévoient une hausse globale de la masse salariale inférieure à 2 %. Ce niveau est nettement en retrait par rapport aux estimations réalisées au plus fort des tensions inflationnistes et des difficultés de recrutement, et il s’inscrit clairement dans un scénario de « retour à la normale ».

Pour affiner cette lecture, PEOPLE BASE CBM calcule également un taux dit « corrigé », qui vise à neutraliser l’impact des entreprises aux politiques les plus extrêmes, qu’il s’agisse de gels totaux ou, à l’inverse, de hausses très élevées. Ce taux corrigé se situe lui aussi à un niveau proche de ce seuil de 2 %, confirmant que le cœur du marché se concentre désormais dans cette zone, avec relativement peu d’acteurs qui s’en écartent fortement.

Le rapport complet détaille ces ordres de grandeur, présente les évolutions sur une période de plus de dix ans et met en évidence la rupture nette avec les exercices 2022 et 2023, marqués par des augmentations bien plus importantes.

La lecture de PEOPLE BASE CBM : une prévision volontairement prudente

Au-delà des réponses brutes du panel, PEOPLE BASE CBM propose, comme chaque année, sa propre estimation du taux moyen d’augmentations globales pour 2026. Cette estimation repose à la fois sur les résultats chiffrés de l’enquête et sur les nombreux échanges que le cabinet entretient avec les directions générales, les DRH, les responsables rémunérations, les partenaires sociaux et les fédérations professionnelles.

Pour ce millésime 2026, le cabinet retient une prévision légèrement inférieure aux intentions affichées par les entreprises, tout en demeurant dans le même ordre de grandeur. Le message central est clair : la dynamique reste positive, mais elle s’inscrit dans un régime de modération durable. Les entreprises sont ainsi invitées à arbitrer avec finesse entre la reconnaissance des contributions individuelles, le maintien de l’engagement des équipes et la soutenabilité de leurs coûts salariaux.

Un contexte d’inflation maîtrisée, mais toujours présent dans les arbitrages

L’un des enseignements de l’enquête porte sur la place de l’inflation dans la construction des budgets d’augmentations. La grande majorité des entreprises continue de la prendre en compte, mais le niveau retenu est désormais nettement plus faible que lors des années précédentes et beaucoup plus proche des données officielles.

L’inflation n’est donc plus le moteur principal des hausses de salaires, comme elle a pu l’être au plus fort de la récente séquence inflationniste. Elle reste toutefois une référence de fond, en particulier lors des négociations annuelles obligatoires, et constitue un élément de cadrage important pour les partenaires sociaux. Par ailleurs, une part significative des entreprises indique être soumise à des contraintes minimales d’augmentation, qu’elles soient liées aux conventions collectives, aux accords de branche ou aux mécanismes internes de revalorisation des grilles.

Ces différents facteurs expliquent pourquoi les budgets d’augmentations ne peuvent pas être réduits au-delà d’un certain seuil, même dans un contexte économique moins favorable. Un socle incompressible demeure, auquel viennent s’ajouter des marges de manœuvre plus ciblées.

Prévisions d’augmentations de salaires 2026 en France : vers une logique de reconnaissance de plus en plus individuelle

L’un des fils conducteurs de cette édition 2026 est la confirmation d’un mouvement de fond vers une logique de reconnaissance plus individuelle. Cette tendance a largement été commentée dans les différents médias qui ont relayé les premiers enseignements de l’étude.

Les augmentations générales continuent d’exister, mais leur fréquence et leur intensité diminuent. Une minorité d’entreprises prévoit désormais d’accorder une augmentation uniforme à l’ensemble des salariés ou à de larges catégories de personnel, et lorsque cette décision est prise, les pourcentages restent généralement modestes.

À l’inverse, les augmentations individuelles demeurent quasiment systématiques, mais elles ne concernent plus l’ensemble des effectifs. Les enveloppes disponibles tendent à se concentrer sur une partie des collaborateurs, fréquemment autour de deux tiers des effectifs, ce qui signifie qu’une proportion non négligeable de salariés ne bénéficiera d’aucune augmentation individuelle en 2026.

Ce basculement illustre la volonté des entreprises de mieux récompenser la performance, les compétences rares et les profils clés, tout en gardant la main sur la progression de leur masse salariale. Il pose cependant des enjeux importants en matière d’équité perçue, de transparence des critères d’attribution et de gestion des carrières. Le rapport complet revient largement sur ces questions, avec des analyses et des pistes de réflexion pour les équipes RH.

En savoir plus sur la Directive Européenne sur la transparence et l’égalité des rémunérations

Des politiques salariales plus fines et plus segmentées

L’enquête met également en lumière un autre mouvement de fond : la montée en puissance de politiques salariales plus segmentées. Un nombre croissant d’entreprises déclare, par exemple, appliquer des approches différenciées selon les catégories de personnel, avec des niveaux d’augmentations et des enveloppes spécifiques pour les cadres dirigeants, les cadres, les ETAM ou encore les ouvriers.

De la même manière, une large majorité d’entreprises indique prévoir des enveloppes de rattrapage ciblées. Ces budgets spécifiques peuvent servir à corriger des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, à repositionner certains collaborateurs par rapport au marché ou à la grille interne, ou encore à traiter des situations individuelles jugées sensibles.

Peu à peu, la simple hausse annuelle uniforme laisse donc la place à une combinaison plus sophistiquée de leviers : une éventuelle augmentation générale de faible amplitude, des augmentations individuelles plus sélectives, des enveloppes de rattrapage ou de repositionnement, et des dispositifs de rémunération variable plus ou moins développés. Pour les directions RH, cela suppose un travail plus poussé de modélisation des scénarios, de priorisation des populations cibles et de communication auprès des managers et des collaborateurs.

Enquête sur les augmentations salariales 2026 : un rapport complet pour affiner les décisions et se benchmarker

Le présent article ne constitue qu’un aperçu des résultats de l’enquête. Le rapport complet consacré aux Prévisions d’augmentations de salaires 2026 propose une analyse beaucoup plus détaillée, avec la présentation fine de la méthodologie et du panel, les principaux chiffres clés, la comparaison entre prévisions et réalisations de 2025, l’historique des prévisions et des résultats sur plus d’une décennie, ainsi que de nombreux éclairages complémentaires sur le rôle de l’inflation, le poids des contraintes, les pratiques d’individualisation et les mécanismes de rattrapage.

Au-delà de la photographie chiffrée, le rapport restitue également la lecture et les recommandations de PEOPLE BASE CBM. Il constitue un véritable outil d’aide à la décision pour les directions générales, les DRH, les responsables rémunérations et les directions financières, qui souhaitent aligner leurs décisions sur les pratiques du marché et préparer au mieux leurs prochaines campagnes d’augmentations.

Commander le rapport « Prévisions d’augmentations de salaires 2026 »

Le rapport complet, disponible au format électronique, est proposé cette année au tarif de 200 € H.T.. Il peut être commandé directement auprès de PEOPLE BASE CBM, par téléphone ou via le formulaire de contact du site. L’équipe se tient à la disposition des entreprises et des organisations intéressées pour préciser le contenu de l’étude, accompagner sa lecture et, le cas échéant, aider à traduire les enseignements dans la politique salariale de l’entreprise.

Commander le rapport complet au tarif de 200 € H.T.

À propos de PEOPLE BASE CBM et de WAAGE PRO

PEOPLE BASE CBM est un cabinet français et indépendant, spécialisé dans le conseil en politique salariale, en stratégie de rémunération et en gestion de la masse salariale. Depuis près de vingt-cinq ans, le cabinet accompagne des PME, des ETI et des groupes internationaux sur des sujets tels que l’audit et l’optimisation des politiques de rémunération, la conception et la refonte des dispositifs de rémunération variable, la conduite d’enquêtes et de benchmarks de salaires, la pesée des postes, la classification des emplois, la construction de grilles de salaires et le contrôle de gestion sociale.

Pour soutenir ces missions et offrir à ses clients des outils de pilotage opérationnels, PEOPLE BASE CBM a développé WAAGE PRO, une solution SaaS dédiée aux enquêtes de salaires, à l’analyse des rémunérations et aux audits de politique salariale. Cette plateforme permet notamment de réaliser des diagnostics complets, de benchmarker les rémunérations par rapport au marché et de simuler différents scénarios d’augmentations, afin d’éclairer les décisions des équipes RH et des directions générales.

 

 

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